Paradoxe. Étrange. Folle ? Des mots, des comportements, des pensées qui font de Aika, Aika. Demoiselle est étrange, demoiselle est un paradoxe, demoiselle est presque folle. Mais juste à la limite. On a toujours dit que les artistes étaient un peu fou. Et bien Aika est un peu folle. C'est une fille gentille, pas trop chiante et à qui on s'attache vite. C'est une fille normale ? Peut-être. Du moins elle est calme, elle est dans son petit monde. La vie est verte chez elle. Elle est une jeune fille amicale et sociable. C'est Aika. C'est un peu comme une enfant qui veut tout voir. Mais des fois, l'enfant grandit d'un coup et elle pète un câble. Un lieu, une personne, un mot, un jour, un rêve. Tout peut la faire changer en un rien de temps. y'a un plomb qui saute dans sa petite tête. Aika n'est plus gentille, elle est acide, Aika n'est plus calme et sage, elle ne reste plus dans son petit monde. Aika est comme une autre Aika. Plus d'innocence, mais des pensées peu catholiques. Plus de rationnelle, mais un monde illogique. Plus de Aika, mais une autre. Puis elle redevient elle-même. Enfin UNE elle-même. On ne sait pas. Le pire dans tout ça c'est qu'elle s'en rend compte. C'est ici qu'est le paradoxe. Elle est dépressive ? Peut-être. On ne sait pas et c'est même pas sûr qu'elle sache elle-même. Aika est étrange, Aika est un paradoxe. Un paradoxe bipolaire. Un bipolaire paradoxe. On ne sait pas. On sait juste que Aika est un peu folle.

Non. Elle n'est pas une élève. On pourrait le croire, mais non. Aika est bien une adulte. Enfin c'est ce qui est écrit sur ses papiers. Elle a vingt-et-un ans, mais demoiselle en parait moins. À vrai dire on dirait une gamine. De toute façon, sa manière de se vêtir ne l'aide pas. Elle est sens style, c'est un peu "je prends ce qu'il y a dans mon placard.", ouais c'est ça. C'est au piffe. Mais ce sera toujours coloré et joyeux. Un genre d'artiste quoi ! Une enfant. On dirait que son vieillissement c'est arrêté au stade "enfantin". Elle n'est pas particulièrement grande, un petit mètre soixante-sept à tout casser. Et encore ce n'est même pas sûr que ce soit pas moins. Enfin bref, sinon elle a les cheveux verts. vert pomme, vert menthe, vert grenouille. Ça dépend de la vu des gens et de la lumière. En tout cas c'est vert pour chose sûr. Ses yeux aussi sont verts. Un beau vert. Pas un vert sombre, un vert poubelle, non. Un joli vert. Aika a un visage fin, un visage joyeux et des fois sérieux. Un faux sérieux qui donne envie de rire, qui la rend mignonne. Aika n'est pas belle. Elle est juste mignonne. Mais elle s'en contre-fiche de son apparence. Son truc c'est l'art. Peu rare seront les fois où vous la verrez avec des tâches sur sa peau blanche comme du papier. Vous vous ferez une idée par vous-même. Vous croiserez suffisamment souvent sa petite taille fine dans l'établissement.

Demoiselle est née d'un père et d'une mère comme tout enfant. Elle est née dans une famille normal, avec des revenus convenables. Demoiselle est le fruit d'un père artiste et d'une mère écrivain. Elle est née un trente et un octobre, le jour où tous les enfants se déguisent pour aller faire la manche aux bonbons. Elle est née un jour de peur joyeuse. Cet enfant naquit à vingt-trois heures et vingt-trois minutes, après sept heures de travail épuisant pour la mère. Cette fille fut nommée Aika. Aika à cause d'un malheureux évènement.

Malgré l'avancée technologie et peut-être à cause de cela, les guerres sont toujours aux pieds des portes. Les guerres de famille en particulier. Voyez vous, le père de Aika était mouillé dans le réseau des Yakuza, or celui-ci n'aillant aucune envie de vivre dans la crasse moral pris la décision de quitter le cocon immorale de sa famille pour créer la sienne, avec ça bien aimé, la mère de Aika. Comme vous pouvez vous l'imaginer, il lui était formellement interdit de couper les ponts avec sa "famille", au risque d'avoir d'innombrables problèmes. Or, casse-cou comme il l'était, il a bravé l'interdit pour faire son propre foyer. Sans qu'on lui dicte à qui se marier et quand il devrait avoir un enfant.

Plusieurs mois sont passés sans que rien n'arrive. Sa femme était enceinte, il était heureux, il ne pensait plus aux risques. Dommage pour lui. Sa femme était à l'hôpital au moment on cela s'est passé. Elle était en train d'accoucher. Une vie nouvelle vit le jour, une autre disparue. À peine le corps de l'homme tomba au sol que l'information parvint à l'hôpital. Tout était fait sur un timing parfait. Tout était calculé. La mère, le cœur en peine, en mémoire à son mari, donna le nom de Aika à la jeune enfant, ce qui signifie, lamentation. Pas une lamentation triste. Non, une lamentation d'amour. Elle choisit aussi ce prénom, car le diminutif était Ai, qui signifie amour.

La petite enfance de Aika se passa très bien. Elle sut dessiné avant de marcher et de parler. Une petite prodige d'après sa mère. Celle-ci était très fier de son petit bout de choux, elle était très heureuse de voir que sa fille tenait de son père. D'ailleurs, elle ne tenait pas que son talent de son géniteur, mais aussi ses yeux verts. De grand yeux. Enfin bon. En attendant, même si elle n'était pas en âge de comprendre, sa mère parlait de son père. Beaucoup, comme quoi c'était un homme merveilleux, qu'il était génial et qu'elle aurait beaucoup aimé qu'il soit encore là.

Le primaire de demoiselle fut bien calme aussi. Même si ses camarades de classe les plus idiots avaient la fâcheuse tendance à faire circuler des rumeurs idiotes comme quoi son père était un lâche qui les avaient délaissés elle et sa mère. Mais il semblait que cela ne l'atteignait pas plus que ça. Tant mieux d'ailleurs.


Ce fut les années de collège et de lycée qui furent dur pour elle. Les gens étaient distants avec elle. Vous vous demandez pourquoi ? Et bien il se trouve que par X ou Y raison des informations de son dossier médical on fuités dans son établissement. Aika était une enfant normal. Ou presque. Ses nombreux psychologues ont noté un léger trouble de la personnalité. Enfin léger... façon de parler. Elle souffrait et souffre toujours d'un dédoublement de la personne, ce qui fait qu'elle avait du mal à se socialiser avec ses camarades. Les élèves trouvant ça plutôt effrayant, décidèrent de la laisser seule, dans son coin, avec ses problèmes.

A cause de cela, elle tomba en dépression. Ses sortes de crises étaient plus violentes. Mais tout ce calma lorsque son médecin lui prescrit des calmants. Calmants qu'elle prend toujours d'ailleurs.

Ses problèmes mentaux se calmèrent pour de bon quand elle partit en France pour faire ses études en art. Elle rencontra des gens et appris à se socialisé. Comme une personne normale. Elle passa trois ans dans ce pays. Et à la fin de sa troisième année elle reçue une lettre d'un prestigieux pensionnat de son pays natal, le Japon. Dans cette lettre il était histoire d'embauche pour une place de professeur d'art.

Elle accepta.

C'est comme ça qu'elle est atterrie à Prodiges pensionnat. Voilà un an qu'elle y est.