Voilà une étrange femme qu'est Anabeth Emily. Tout d'abord, il faut comprendre qu'elle ne fait pas la différence entre prénoms et nom de famille. Qu'on l'appelle Anabeth, Sharon ou Emily lui importe peu, car les trois lui conviennent. Pour elle, tout pourrait faire office de prénom, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Inutile de préciser qu'elle s'en fiche, car nom et prénom, c'est la même chose. Ne vous méprenez donc pas lorsqu'elle vous adressera la parole en vous interpellant par votre nom de famille.
Derrière son visage froid se cache une jeune femme qui sait ce qu'elle veut. Têtue comme une mule, elle ne lâchera pas l'affaire tant qu'elle n'aura pas eu ce qu'elle voulait. Anabeth aime avoir le dernier mot, donc insistera pour que vous lui fichiez la paix en déclarant forfait. Malheureusement pour les autres, elle connait son talent dans la comédie, et n'hésitera pas à s'en servir pour parvenir à ses fins, quitte à passer pour une manipulatrice hypocrite. Son talent fait sa fierté, et son charisme sur-dimensionné fait d'elle une fille respectée, rien que par sa façon d'être. Son ego et lui aussi assez conséquent, et Emily aime se vanter de ce qu'elle fait. L'image que les autres se font d'elle, elle n'en a rien à cirer. Bien sur, ses qualités physiques ainsi que son talent font qu'elle se prend pour une Reine, ce qui n'est pas forcément bien vu par les autres pensionnaires. « Rien à faire. S'ils ne sont pas contents, qu'ils aille se faire foutre ! » répondra-t-elle.
Pour entrer plus précisément dans les mauvais cotés d'Anabeth, on pourrait dire qu'elle est du genre pimbêche égoïste, incapable de ressentir la douleur des autres, qui fait d'elle quelqu'un d'assez tyrannique. Son talent en temps que comédienne est naturel, elle le travaille donc au quotidien, lorsqu'elle donne des ordres ou essaye de se sortir de pétrins dans lesquels elle se fourre. Car oui, Emily pourrait être qualifiée de mauvaise élève. Elle ne travaille jamais, jugeant qu'il n'est pas nécessaire d'apprendre les mathématiques ou la technologie. Car si elle excelle dans les matières où elle joue avec son corps -tels que le théâtre ou le sport, elle est une vraie plaie dans tout ce qui concerne les sciences mais s'en fiche, puisqu'elle a la moyenne.
Ah oui, et certains élèves possédant un esprit moins fort que les autres lui servent de larbin. Car oui, 'une reine se doit d'avoir toujours avec elle un imbécile qui suit ses ordres !' a-t-elle affirmé. Juste de petits soumis, sur qui elle passe ses nerfs et à qui elle donne des ordres, renforçant alors son ego déjà extrêmement grand.
Elle n'a pas la langue dans sa poche, c'est le cas de le dire. Si quelque chose ne lui plaît pas, elle le fait remarquer, s'attirant beaucoup de foudres, surtout lorsqu'on voit cette poupée à l'apparence quasiment parfaite. Le ton de sa voix est souvent sarcastique, mais il lui arrive de se muter en un ton plus supérieur, surtout lorsqu'elle pense avoir raison. Cependant, elle parvient à prendre un ton doux lorsqu'elle juge que c'est utile, mais la plupart du temps, ce ton sonne faux.
Malgré tous ses défauts, Anabeth est, au fond, quelqu'un de gentil. Avant un certain accident dans sa vie, elle était une petite fille ouverte, souriante et gentille, loin de l'image de cette peste hautaine et autoritaire. Une part de cette petite fille reste tout de même en elle, et il lui arrive d'être compréhensive, d'avoir envie d'en savoir plus sur des 'sujets', d'apprendre à connaitre le monde qui l'entoure. Si elle se forge une telle carapace emplie d’hypocrisie, c'est pour se protéger de ce qu'il y a autour d'elle, de tous les changements qu'il y a eus dans sa vie. Elle est très possessive, mais ça, c'est depuis toujours. Elle exploite les faibles mais il lui arrive de penser que leur faire du mal, ce n'est pas bien. Enfin, c'est assez rare, comme vous saurez le comprendre en conversant avec elle. Il suffit juste d'attirer son attention.
Chercher à comprendre cette fille au caractère contradictoire ne sera pas chose aisée, mais pourquoi ne pas essayer ?

Une longue chevelure blanche et des yeux rouges... Oui, Anabeth est ce qu'on appelle une albinos. Lors de votre première rencontre avec elle, il se peut que vous soyez troublé par une telle différence physique avec la norme, mais la plupart arrivent à s'y faire. Comme toutes les personnes de cette 'espèce', elle possède une peau blanche comme la neige, et craint le soleil presque comme une vampire. Cela dit, ces créatures n'existent pas, et Anabeth est loin d'en être une ! -quoique parfois, on pourrait croire le contraire...
Emily, comme toutes les jeunes filles de son âge, n'est pas parfaite. Ses pieds sont relativement petits par rapport à son mètre soixante dix-sept, mais elles s'en fiche royalement car 'À quoi bon s'occuper de la taille de ses pieds si on arrive tout de même à marcher correctement !'. En parlant de ça, la démarche de la jolie albinos est aussi souple qu'assurée, sûre d'elle et même presque hautaine.
Ses longues et fines jambes, de même que son ventre plat sont le résultat de plusieurs années d'athlétisme, pendant lesquelles elle s'est efforcée de garder sa taille de guêpe. Une taille fine et ferme, aux courbes magnifiquement bien dessinées. Sa poitrine, proportionnelle, elle, à sa taille, est naturelle. La chirurgie est une chose qu'Anabeth a en horreur, à cause du faux masque qu'elle donne. C'est peut être cet aversion pour l'artificiel que la jeune fille ne cherche pas à cacher sa nature d'albinos sous des lentilles et une teinture. En remontant un peu le long de son cou, on aperçoit de frêles épaules dont la force acquise par ces années à lancer des poids est insoupçonnée.
Son cou est orné d'un collier d'or blanc, avec comme seul pendentif une clé de sol faite de rubis. Elle lui a été offert par son seul ami et le garde précieusement avec elle. Elle l'entortille lorsqu'elle s'ennuie, donc le fait beaucoup en cours.
Avant de rentrer dans le vif du sujet en décrivant son visage, passons à son style vestimentaire. Physiquement, elle est déjà spéciale, avec ou sans vêtements, à cause de son teint blafard, ses cheveux blancs et ses yeux rouges. Elle n'a pas vraiment de style particulier, s'habillant de noir, de blanc et de rouge la plupart du temps. Ces trois couleurs sont celles qui lui vont le mieux, à cause de sa particularité physique. Elle aime, de temps en temps, mettre des couleurs, pour casser la monotonie des deux uniques couleurs qui la décrivent.
N'oublions pas de décrire ses cheveux ! Ces étranges fils blancs aux reflets argent sont fins et aussi doux que de la soie. Légèrement ondulés, il leur arrive de boucler lorsqu'elle les mouille mais c'est très rare. Bonne chance à celui ou celle qui réussira à poser la main sur cette magnifique chevelure blanche, qui est un des trésors de la belle albinos. S'il y a bien une chose à laquelle personne ne touchera, ce sera bien cette partie. Lorsque Emily est seule et s'ennuie, il lui arrivera parfois d'enrouler quelques mèches dans ses longs doigts manucurés, dont les ongles sont la plupart du temps teints en rouge.
Revenons donc sur son visage, sûrement la partie la plus intéressante puisque c'est une des premières choses que vous apercevrez. Ses traits sont fins, une particularité de sa famille, sans doute, froids et hautains. Même si elle se les joue 'grande', il n'empêche qu'elle garde les traits d'une jeune fille d'une quinzaine d'années, ce qui lui attire parfois quelques commentaires déplaisants.
Son teint presque aussi blanc que ses cheveux laisse souvent perplexe sur son état de santé, mais ce qui trouble le plus, ce sont sûrement ses yeux. D'un rouge sang particulière tout effrayant, ils n'expriment que la confiance qu'elle a en soi, ainsi que le sentiment de supériorité que possèdent la plupart des prodiges de son 'espèce'. Son sourire énigmatique peut se montrer à la fois chaleureux et sarcastique... une particularité contradictoire mais expliquée par sa capacité à contrôler ses émotions. Son visage peut se montrer doux mais ses paroles froides comme la glace, et il est difficile de savoir ce que pense réellement la jeune fille. Elle restera sûrement un mystère fatalement hypocrite, ne vivant que pour manipuler ce que vous pensez, pour parvenir à satisfaire ses désirs.
Elle possède une cicatrice sur sa joue droite, dont la provenance sera expliquée mais son histoire. Cette cicatrice vient troubler son visage de poupée de porcelaine, mais lui donne un certain côté dangereux lorsqu'il est mêlé à son sourire sadique...
Arriverez vous tout de même à déceler une faille dans un tel jeu, où elle se considère comme le Maître ?

Anabeth Sharon Emily est née une nuit d'automne où les éclairs faisaient rage, la pluie tombant en trombe, frappant les carreaux du manoir Emily comme des esprits malsains, venus hanter ce Vendredi treize Novembre.. Le vent hurlait, faisait plier les arbres sans parvenir à masquer les cris d'horreur qui accueillirent la troisième fille des Emily. Pourquoi de tels cris ? Tout simplement parce que cette enfant possédait, déjà à sa naissance, une peau divinement blanche, ainsi que d'étranges cheveux clairs. Tous ses ancêtres étaient bruns, et l'on comprit bientôt la raison d'une telle différence physique: Anabeth était albinos. Pendant les mois qui suivirent cet événement, sa famille l'ignora royalement, laissant les domestiques de la famille Emily s'occuper de cet enfant maudit. Maudit, car étant extrêmement superstitieux, ses parents jugeaient que sa date de naissance ainsi que son apparence différente n'était pas une coïncidence. Ses sœurs n'étaient pas enthousiastes à l'idée de se lier d'amitié avec leur cadette, elles ne firent donc pas plus attention à elle et cherchèrent à l'ignorer. Elle vécut deux années, dans les bras de femmes différentes, sans jamais atteindre ceux de sa mère.

Son père était le PDG d'une grande entreprise de voitures de luxe, et sa mère travaillait avec lui. Ses deux sœurs étaient âgée respectivement de onze et sept ans lorsqu'elle eut atteint sa troisième année, et on fit alors venir des professeurs particuliers afin de lui apprendre d'abord à écrire comme n'importe quelle enfant de son âge. Au départ, Anabeth était assez enthousiaste à l'idée de découvrir l'utilisation des stylos, mais elle se lassa très vite de cette occupation, préférant de loin flâner au parc, aussi seule soit-elle. Car oui, même les enfants de son âge ne l'approchaient pas, pour la seule et bonne raison qu'elle était étrange, avec ses cheveux blancs et ses yeux rouges. Elle jouait donc seule, dans un énorme parc rempli de gamins qui n'osaient pas l'approcher. Pendant plusieurs semaines, ce fut ainsi, mais un beau jour, alors qu'elle était assise dans le sable, la tête couverte par un chapeau rouge, de la même couleur que la robe qu'elle portait, elle fit une rencontre spéciale.

Tout d'abord, elle était assise dans l'herbe, occupée à vérifier si les mouches criaient lorsqu'on leur arrachait les ailes -en vérité, elle cherchait désespérément à attraper un moucheron. Ensuite, elle avait senti quelqu'un lui tapoter l'épaule et en se retournant, elle n'avait vu personne. Au départ, elle avait cru qu'il s'agissait juste d'un mirage, alors elle avait continué ses occupations, mais ce geste s'était répété plusieurs fois, si bien qu'au bout d'un moment, elle s'était énervée. Alors il avait fait son apparition. Un petit garçon blond aux yeux bleus qui souriait d'un air jovial, visiblement amusé de la situation. Elle l'avait toisé de ses iris rouges flamboyants de colère et en soulevant un peu le chapeau écarlate d'Anabeth, il lui avait posé une question.

« Pourquoi t'es toute seule ? »
« Ça te regarde pas ! » lui avait elle répondu.
« Pourquoi ? »

À ce moment, il lui avait tapoté encore l'épaule en rigolant, et ce geste avait au départ agacé la petite fille, mais il ne lui avait pas laissé le temps de répliquer, qu'il avait déclaré 'Moi aussi je suis tout seul, tu veux jouer avec moi ?'. Elle avait réfléchi un moment puis avait haussé les épaules, avant de lâcher un petit "Oui..." pas très convaincu en apparence. Car même dès son plus jeune âge, Anabeth savait contrôler ses émotions et ainsi avoir l'air très peu enthousiaste mais au fond, sautiller de joie. Ils restèrent donc tous les deux durant deux bonnes heures, jusqu'à ce que la nourrice de la petite Emily vienne la chercher. Avant de partir, elle avait renseigné son nom et son prénom au petit garçon, qui lui avait en échange donné le sien: Allen McDowell. Ainsi, ils purent se revoir de temps à autres, et Anabeth ne se sentit plus aussi seule qu'avant, puisqu'elle s'était fait un unique ami.

Durant les années qui suivirent, la petite fille grandit tout en rendant des visites à Allen, qui l'invitait au début pour le goûter, puis elle restait un peu plus tard au fil des années pour finalement passer des journées entières en sa compagnie. Ils devinrent très proches, et le fait que le petit McDowell ne fasse aucune remarque au sujet de ses cheveux ou de ses yeux lui donna une certaine confiance en elle. Bizarrement, même si Allen avait toujours été du genre joyeux avec elle, elle ne parvenait pas à le haïr, et il devint une sorte de meilleur ami sur qui elle pouvait compter. Lorsqu'elle venait chez lui ou que lui venait chez elle, elle se détachait de la pression de ses précepteurs, qui passaient leur temps à tenter de lui apprendre ce qu'il fallait qu'elle apprenne. Évidemment, Anabeth avait toujours été d'un tempérament rebelle, et haïssait qu'on lui donne des ordres ou qu'on lui fasse la morale. Alors elle découvrit une passion pour le sport, et demanda à ses parents de lui payer des cours d'athlétisme. Elle était âgée de sept ans.
Évidemment, on ne fut pas surpris de voir qu'elle était extrêmement douée dans ce domaine, contrairement à celui où elle devait utiliser ses méninges. De la course au lancer de poids, Anabeth était une vraie athlète, déterminée et gracieuse dans ses mouvements. Les compétitions, elle avait toujours adoré ça, puisque montrer qu'elle était la meilleure lui procurait beaucoup de plaisir. À cette époque, elle se prenait déjà pour une Princesse, et se sentir supérieur était plaisant.

Durant leurs années ensemble, Anabeth découvrit un talent qu'Allen lui avait caché: le chant. Sa voix était harmonieuse et agréable à entendre, si bien qu'elle faillit en pleurer, la première fois. Il lui avoua qu'elle était la première personne à l'avoir entendu chanter, et elle en fut très touchée. Elle lui offrit à ce moment un anneau en argent, qu'elle portait au doigt depuis toute petite. Ils avaient tous les deux cinq ans à cette époque-là.

Cela faisait plusieurs années déjà que la cadette des Emily connaissait Allen, et ils avaient dix ans lorsqu'ils durent se séparer. Ils étaient encore au parc, et dans ce parc avait installé une petite terrasse au bord d'une falaise qui devait faire six ou sept mètres de haut. Anabeth, qui avait toujours aimé les sensations fortes, s'amusait à marcher sur la barrière de protection, pendant qu'Allen restait au sol.

« Lily, j'ai quelque chose à te dire... » avait-il fini par déclarer.
« Bah vas-y ! » lui avait répondu Anabeth, un sourire aux lèvres.
« Je... Je t'aime ! »

Les joues du garçon s'étaient empourprées, et Anabeth s'était arrêtée dans son élan. Elle l'avait regardé avec des yeux ronds et machinalement, avait répondu des mots qu'elle regrette encore aujourd'hui.

« Je... non Allen, on sera toujours juste des amis ! »

Le regard empli de tristesse que lui lança alors Allen restera jamais gravé dans sa mémoire, comme une espèce de fantôme venu lui rappeler comment elle était devenu cette jeune femme pleine d'assurance et désagréable. Le petit blond s'était retourné, et en essayant de le rattraper, Anabeth avait glissé sur la barrière est était tombée en arrière. Le cri qu'elle poussa à ce moment attira l'attention d'Allen qui fit volte-face et tenta de la retenir, mais à cet âge là, Anabeth était légèrement plus grande que son ami, et donc plus lourde. Il ne parvint pas à la retenir et elle fit sa chute de six mètres, puis elle perdit connaissance. Ce qu'elle ne sut pas, c'est comment était elle rentrée chez elle.

Car lorsqu'elle se réveilla, elle était dans sa chambre, un pansement sur la joue droite et couverte de bandages. Elle avait mis du temps à remettre ses idées en place et n'avait plus aucun souvenir de cette chute, et se demandait comment se faisait-il qu'elle avait si mal. Une des femmes de chambre, qui passait vérifier son état, poussa un léger cri quand elle vit la petite fantôme se relever dans son lit.

« Que s'est-il... passé ? Pourquoi ai-je... si mal ? »
« Oh mademoiselle ! Vous avez fait une mauvaise chute et voilà une semaine que vous êtes inconsciente ! »

Une semaine donc, qu'elle était dans le coma. La femme lui fit boire et lui raconta, tout en la forçant à manger, qu'un charmant petit garçon aux cheveux blonds était resté à son chevet pendant toute la semaine, et lui chantait une chanson différente, avec une voix étrangement sublime. Dès que ces mots furent prononcés, Anabeth avait directement pensé à Allen, qui répondait à tous ces critères. La femme de chambre lui montra alors la table de chevet, sur laquelle était posée un pot de fleur contenant un bouquet de marguerites, accompagné d'un collier orné d'un pendentif représentant une clé de sol, toute faite de rubis, puis annonça à la petite Emily que ces présents étaient de la part de ce même garçon.
De cette mauvaise chute naquit une petite cicatrice sur sa joue droite qu'elle gardera toute sa vie, comme pour lui rappeler comment elle était devenue comme elle est aujourd'hui.

Lorsqu'elle put enfin marcher, Anabeth voulut rendre une petite visite à Allen, pour s'excuser et pour le remercie. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle apprit que la famille McDowell avait déménagé ! Ce fut sûrement à cause de cet événement que tout changea dans la personnalité d'Anabeth. Elle est passée, dans un délai d'un mois, d'une petite fille sûre d'elle à une reine autoritaire et à l'égo sur-dimensionné. Pendant les années qui suivirent, elle s'efforça d'oublier Allen, ce qui prit plus de temps qu'elle ne l'aurait imaginé. En vérité, elle se renferma sur elle-même, devint de plus en plus désagréable, si bien que ses parents décidèrent, au bout de six années de crise, de l'inscrire dans le concours pour entrer dans le Pensionnat Prodige. Son comportement presque digne d'une pimbêche effrayait ses sœurs aînées, c'était pour cette raison que leurs parents avaient voulu 'se débarrasser' d'elle. Au départ, ils avaient jugé que son talent pour l'athlétisme allait réussir à lui faire entrer dans cette école, mais ce fut plus son talent pour la comédie qui lui permit de gagner sa place. Pour ces deux critères, elle fut acceptée. Le pensionnat venait à peine d'ouvrir, ils étaient en 2999, et Anabeth avait seize ans.

Un an donc que la jeune fille était dans le Pensionnat, et elle entre cette année dans la classe Gloire. Réputée comme étant une mauvaise élève, pas impliquée dans son travail et faisant le strict minimum dans les matières intellectuelles. Ça se voit qu'elle aime jouer avec son corps, notamment dans le théâtre ou dans le sport en général, où on note une implication plus présente que dans les salles de cours.

Il s'est passé des choses en deux ans. Durant l'an 3000, Anabeth a retrouvé son Prince Charmant et a eu droit à son Happy Ending. elle a retrouvé Allen et vécu ce qui ressemblait à une idylle pendant une année. Cette année a suffit à apaiser le caractère trop dur de la Reine qui, malgré son tempérament trop rude et agressif, a réussi à maintenir un certain équilibre quoiqu'elle reste encore une nana hautaine et vaniteuse. Seulement, l'incendie du pensionnat Prodiges l'a forcée à revenir chez elle, auprès de sa famille devenue plus exécrable encore qu'elle ne l'avait laissée, mais elle ne resta pas pas chez elle plus d'une semaine. Elle avait reçu une lettre de la part d'un grand metteur en scène lui proposant un job d'actrice pendant l'été, où elle ferait une représentation tous les soirs. Sans perdre de temps, elle quitta son Angleterre natale pour évoluer à Broadway, promettant à Allen qu'ils se reverraient à la rentrée. Alors à son prénom s'ajouta son nom de scène : « Queen », en référence à son statut dans la célèbre pension.