Malina (Mali pour ses (son) ami) est ce que nous pouvons appeler une petite fille presque modèle dans l’âme. Timide, sage et réservée sont sans doute les qualificatifs les plus souvent utilisés à son encontre. Elle souffre d’un gros manque de confiance en elle qui se manifeste dans la réalité par une peur-panique de l’eau totalement irrationnelle qu’elle s’efforce de garder secrète (une jeune fille se doit de rester mesurée en toute occasion, enfin !).
Elle tente continuellement de faire des efforts afin de paraître plus extravertie, mais ces efforts ne sont pas toujours couronnés de succès. Elle reste cependant une jeune fille joyeuse et taquine pour qui la connait bien et a gagné sa confiance.

Le visage de la jeune fille est un curieux ensemble de traits enfantins, doux et pleins d’innocence. Cela lui donne un léger air de poupée vivante, air renforcé par ses longs cheveux de soie brune (allez donc vous laver des cheveux vous arrivant au milieu du dos avec une phobie incontrôlable de l’eau vous, vous réaliserez toute la difficulté de sa vie.) ainsi que par ses grands yeux clairs.
Son petit corps (environ 1mètre 55) fin, très fin, lui donne une impression de fragilité tout à fait méritée, les seules activités « physiques » qu’elle n’ait jamais pratiquées étant la danse de salon et quelques leçons d’équitation. Et, enfin, à son grand désespoir, ses courbes « naissantes » ne sont pas encore nées.

La famille Sunohana correspond point pour point au pire cliché de la famille fortunée type : une mère peu impliquée et obsédée par son apparence et un père irritable, possessif, exigeant et dominateur. Cela n'est jamais bon pour l'épanouissement d'une enfant. Malina ne devait pas courir, soupirer, poser ses coudes sur la table, jouer avec les enfants des serviteurs, Glousser, lever le regard... En fait, elle ne devait rien faire sinon sourire, se tenir droite dans ses robes de dentelles et respecter les bonnes manières. Et surtout, elle ne devait en aucun cas désobéir à son père. Elle se souvenait d'avoir, une fois, transgressé un de ses interdits. Elle s'était juré de ne plus jamais le faire après qu'elle eut enduré le courroux de son géniteur. En dehors de cet évènement, sa vie avait été vide et plate. Ses journées étaient toutes les mêmes aussi loin qu'elle se souvienne. Elle se levait vers 9 heures, une servante faisait sa toilette, puis la jeune fille allait déjeuner, seule, toujours. Son père était déjà parti, sa mère, occupée. Ensuite, elle suivait des cours particulier (selon sa mère il eut été inconvenant qu'une demoiselle de son rang se mêle à la foule d'une école.) elle n'avait donc pas d'amis, aucune des connaissances de son père n'ayant d'enfant de son âge. Le reste de ses journées était à l'image de la matinée : ennuyeuse à mourir.
Puis, un jour, il y à quatre ans de cela, un évènement vint briser cette monotonie. Lorsqu'elle se rendit dans la salle à manger prendre son petit déjeuner, ses deux parents étaient là et sa mère, radieuse, prononça des mots qui resteraient longtemps gravés dans sa mémoire :
- C'est magnifique ma chérie! Tu vas faire ce à quoi tu as toujours été destinée! Tu vas te marier! Ils viennent ce soir même règles les détails avec ton père ! Nous organiserons la cérémonie pour ton anniversaire ! N'est-ce pas merveilleux ?! " Merveilleux n'était décidément pas le mot approprié. Ce jour serait celui où elle fêterait ses douze printemps. Elle demanda, bafouillant, qui serait son promis. - Un black'shouu ma puce ! C'est for-mi-dable! On ne peut rêver mieux ! "
C’en était trop pour l'enfant, elle fondit en larmes, incapable de se contenir d'avantage. Son père lança alors froidement :
"Tu n'as pas le choix, tu vas te marier, j'en ai décidé ainsi. Et si ce mariage n'a pas lieu tu en subiras les conséquences." puis il se leva et quitta la salle. Le débat était clos.
Elle passa le reste de la journée à sangloter, enfermée dans sa chambre, se résignant peu à peu. Et lorsqu'elle sorti enfin, les premiers mots qui lui parvinrent étaient issus de la bouche d'une servante : "non, y'aura pas d'mariage, c'est l'héritier qu'à pas voulu." il n'en fallu pas plus pour affoler mali, se remémorant les menaces paternelles et perdant tout sens des convenances, elle courut dans la chambre qu'elle savait destinée à son ex-futur époux.
Elle y pénétra, paniquée, échevelée, à bout de souffle et en larme. Se trouvant face à l'occupant, et sans réfléchir d'avantage, elle se lança dans un plaidoyer désespéré :
- Il... Il ne faut pas refuser, je vous en supplie ! Je... Je ne suis pas si terrible que vous pouvez le penser ! Je ferais ce que vous voudrez ! Mais n'annulez pas le mariage ou mon père va me...
Elle se tut soudainement et se laissa tomber sur le sol, réalisant qu'aucun de ses arguments ne le feraient changer d'avis Il y eut alors un long silence. Elle garda le regard rivé sur ses mains, tentant de faire profil bas et priant pour que sa venue ne déclenche pas de scandale. Au bout d'un temps qui lui parut interminable, il y eut un bruit de pas étouffés accompagnés de froissements de vêtements. Elle releva timidement la tête, dévorée par la curiosité et ne put s'empêcher d'être surprise, dans le bon sens du terme. Lorsque le mariage lui avait été annoncé, elle s'était immédiatement imaginé son futur époux comme étant un "vieux" de 30 ou 40 ans au moins, comme il était si courant d'en voir dans ces unions-là. Mais cet homme-là n'avait pas même 20 ans ! Si elle l'avait su plus tôt, peut-être aurait-elle versé une ou deux larmes de moins durant l'après-midi. Il ne semblait pas moins surpris qu'elle de se trouver face à une enfant. Elle eut un léger sourire à la pensée absurde qu'il s'était peut être attendu, comme elle, à se trouver face à quelqu'un du double ou triple de son âge. Ce sourire devait être contagieux car il se mit à rire et lui lança gaiement :
- Haha tu es bien mignonne dis-moi ! Sèche donc tes larmes, une demoiselle ne doit pas se comporter de la sorte. Je pense que c'est ce que t'aurait sortie ta mère non ? Elle ne changera jamais celle-là ! Tout en prononçant ces mots, il s'avança vers elle, s'agenouilla et essuya les larmes qui maculaient le visage de Malina sans qu'elle ne sache que dire ou répondre. Il continua : Je m'occuperais de ton père, mais il est hors de question que ce mariage ai lieu. Ma décision est déjà prise et je ne changerais pas d'avis. Il n'y aura pas d'arrangement entre les Black'Shouu et les Sunohana, du moins pas avec un mariage arrangé. Tu es bien trop jeune et je compte bien profiter de ma vie ! Tu auras beau me supplier autant de fois que possible, ça ne sera qu'une perte de temps, inutile aussi bien pour toi que pour moi. puis se redressa et se dirigea à l'autre bout de la pièce, lui tournant le dos.
Elle attendit quelques instants et, voyant qu'il ne lui prêtait déjà plus d'attention, se redressa et quitta la pièce pour rejoindre sa chambre, totalement déboussolée par les évènements de la journée.
Contre toute attente, la punition tant redoutée du père ne vint pas, un accord ayant finalement été trouvé entre les deux familles. En réalité, la seule personne à croire encore en l'éventualité de ce mariage était Mme Sunohana. Dès qu'il parvenait à ses oreilles la rumeur que le jeune Kurusu (c'était le nom de l'héritier black'shouu) devait être présent en tel ou tel lieu, elle s'empressait de s'y rendre avec sa fille, au grand désespoir de cette dernière. Le pauvre garçon n'avait d'autre choix que d'endurer leur présence. D'abord agacé, il avait fini par apprendre à s'amuser de la ténacité de la mère ainsi que du découragement de la fille. Il avait même, avec le temps, commencé à adresser la parole à cette dernière au Plus grand plaisir de l'autre. Elle était tant ravie à l'idée que tout espoir n'était pas perdu pour les fiançailles qu'elle accepta de passer outre les bonnes manières et laissa sa fille rendre visite seule au jeune homme lorsqu'ils lui en firent la demande.
Les deux jeunes gens avaient en effet fini par lier une sorte d'amitié, unis par la depuis longtemps révolue menace de mariage mais également par les efforts désespérés (et désespérant) de la génitrice de mali. La jeune fille ne savait pas ce qu'il en était pour lui, mais pour elle, il fut la première personne qu'elle pouvait fréquenter quand elle le voulait et qui ne se souciait en aucun cas de ses infractions aux divines Bonnes Manières. Sans même qu'il ne fasse d'efforts pour cela, il devint son premier, seul et meilleur ami. Et son idéal masculin par la même occasion même si elle ne le lui avouerai jamais. Les années s'écoulèrent sans perturbation notable et tandis que le temps passait, il ne faisait que resserrer les liens qui les unissaient à la façon d'un frère et d'une sœur.

Lorsque son protecteur devint directeur d’une des pensions les plus prestigieuses, elle eut peur qu’il ne s’éloigne d’elle du fait de sa nouvelle occupation. Fort heureusement il n’en fut rien. En réalité, elle ne vit aucun changement, jusqu’à ce qu’un jour, elle trouve plusieurs valises pleines à craquer l’attendant dans le hall d’entrée de la villa familiale.
Elle apprit dans les minutes qui suivirent, de la bouche de sa mère survoltée qu’elle allait passer une année entière dans l’établissement de Kuru’, sous la surveillance particulièrement attentive de ce dernier. Elle n’eut pas le temps de réaliser ce que la fortune lui offrait qu’elle était déjà en route pour sa nouvelle demeure…
Ou une mauvaise nouvelle l'attendait, elle avait été affectée au club de natation "par défaut" et "sans modification possible", que le cauchemar commence !